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Hippias Majeur
Platon

Mise en scène Grégoire Ingold

Hippias majeur est un modèle de la dialectique Socratique. Ici, il s’agit de définir la notion du beau. Huit définitions sont successivement proposées, nous n’en retiendrons ici que quatre. Passées au crible, elles sont reconnues fausses ou insuffisantes et les deux interlocuteurs se séparent sans être arrivés à une définition positive, du moins ont-ils renversé quelques opinions erronées. Socrate et Hippias nous ont déblayé le terrain et il nous revient de proposer à notre tour une solution à la question laissée en suspens.

Du point de vue dramatique, l’Hippias majeur est un petit chef d’œuvre. Deux interlocuteurs prennent part au dialogue, mais un troisième, absent, s’invite par la bouche de Socrate. Socrate se dédouble et joue deux personnages : lui-même, affable et conciliant, et l’autre, l’absent, intransigeant et mordant. Ce dédoublement est une trouvaille de génie. Nous avons ainsi deux Socrate, ou Socrate sous deux visages. L’un mène la discussion avec une habileté magistrale, une ironie exquise et une feinte humilité. Par son admiration que rien ne décourage et les louanges qu’il ne cesse de lui prodiguer, il efface l’impression que pourrait faire sur l’esprit d’Hippias les brutales critiques de l’autre, ce « malappris, ce rustaud qui ne songe qu’à la vérité », et qui juge que la vie ne vaut pas la peine d’être vécue, s’il faut la passer dans l’ignorance. Nulle part ailleurs, l’attachement de Socrate à la vérité n’a été peint d’une touche plus vigoureuse.

Platon s’est plu à étaler dans la personne d’Hippias la vanité des sophistes, leur amour de la représentation, leur mépris de la vérité, le peu de solidité de leur savoir. Sa satire dépasse les bornes de la vraisemblance, il exagère la sottise d’Hippias quand il le représente si rétif à comprendre ce que Socrate lui demande, si peu conscient de la sottise de ses réponses et si assuré toujours de sa supériorité. Le portrait d’Hippias est un peu chargé et ressemble à une caricature, il fallait toute la verve comique de Platon pour la soutenir d’un bout à l’autre du dialogue.

avec  Jean-Luc Colin, Philippe Vincenot
 
 

Coproduction Balagan Système, Tandem Arras / Douai - scène conventionnée musique et théâtre / scène nationale

Avec le soutien de la Région Rhône-Alpes et du Département de l’Isère

Durée du spectacle 40mn suivies d'un échange avec le public

A partir de 16 ans